mercredi 25 février 2009

L'odeur de l'enfance

Sur le chemin du retour, dans un train pas trop rempli, c'est à dire tous les sièges sont pris, et ceux qui ne le sont pas est uniquement dû à un snobisme de choix, je me suis retrouvée sandwiché entre un petit garçon et sa soeur, d'autant plus petite.

Je leur ai offert de me déplacer pour qu'ils puissent se parler (ce qu'ils faisaient déjà sans prêter importance à ma personne qui les séparaient) auquel j'ai eu droit à des regards vides et méprisants qui semblaient dire, "Elle n'a pas encore compris que nous les enfants on s'en fout que vous les adultes vous soyez partout dans notre chemin, on s'en tape complètement, arrêtez de nous parlez!"

Donc, puisque sandwiché par choix, je suis restée assise à écouter leur petite conversation sur qui a fait quoi à la maternelle, la prof était trop si, trop ça (ce qui ne change pas à l'université non plus) et dans combien d'arrêts il faut déscendre. 
Mais pardessus le tout, ce qui m'a captivé était l'odeur de ces enfants; une vraie, bonne odeur d'enfant. Celle que je reconnaissais de mes petits cousins, ou de Clara quand j'étais encore répétitrice à temps pleinement partielle. 
Une odeur de poudre et de nacre, de produits Johnson's & Johnson's.
Une odeur pûre et digeste, et soudainement, je me suis simultanément aperçu de l'odeur des adultes, néfaste et grotesque, transpirante et huileuse, odeur de sex et de divorce, de bouffe chinoise à l'emporter et de leçons de yoga intense. 

Odeurs que nous masquons à coups d'eau de cologne, et de parfum, pour ajouter à notre repertoire d'odeurs l'oubli que celle d'origine était si bonne.

Du coup, sortant du train, découvrant Brooklyn pour la nième fois à l'intersection de Nostrand et Fulton, je me suis sentie un peu déboussolée, carrément perdue, les échaffaudages paraissaient tous plus présents, et j'avais qu'une envie:

Du Coca.

samedi 21 février 2009

A 5h43, un vendredi.

A 5h43, je passe devant Madison Square garden. La nuit tombe et le ciel est indigo. Le vent souffle, la bise des indiens aux plumes.

Mais le ciel indigo ne parvient pas jusqu'au sol. Il s'arrête sur les façades des longs immeubles qui grimpent vers les nuages.

A terre, le sol est bleu. Le sol est bleu néon. Les ampoules grillent et assassinent moustique après mouche. Eux non plus ne parviendront pas au sol, ou si oui, en fragments poussiereux, cendres inexistantes.



Aujourd'hui, tout est calme, les sirènes et les cloches d'église chantent ensemble en parfaite harmonie.

J'ai mal aux côtes.

pâtes alphabet, "Et"

-Exactement là où il se doit.

-Existentielle à l'équilibre de l'univers!

-Ecclipse lunaire de la savane...



Eblouis par cette puissance ivoire,
Epattés  par sa force majestrale,
Ecoulements des darts tranquilisants...
-Essentiels pour le caresser vivant,
Eléphant à la peau grise de velours.
Entité pûre qui somnole,
Ecrasés sur la terre sous soleil ardant,
Elysée des animaux.

pâtes alphabet, "Des..."

Démesurés ces messieurs,
Dansants avec leurs longs chapeaux.

Dangereux dans leur démarches,
Dandys des temps perdus.

Désenchantés aux cheveux longs,
Dextérité qui ne déçoit point.

Diaboliques? Décadence?
Densité de flux amoureux:
Désespérés par ces demoiselles bourgeoises.

samedi 7 février 2009

mercredi 4 février 2009

En Vousvoyant, Voyez-Vous?

La vue de New York est sublime. Non parce que les rues et les avenues ont quoi que ce soit de véritablement beau, mais parce que son contenu est surprenant. Ce sont les commerces qui arborent les trottoirs qui font les quartiers, par leurs décors et leurs marchandises!

Une de mes qualités en tant que myope qui année en année voit la vie de ses couleurs subtiles et...floues, est de pouvoir faire l'aller retour entre ce que la norme des chanceux qui voient 20/20 et une vision plus douce, plus atténuée de mes entourages. Forcément, avoir une capacité physique à voir de multiples manières (multiple car myope et astigmatique)rend parfois le retour au réel 20/20 quelque peu choquant, et en effet, en sortant de chez l'ophtalmologue, ma première pensée était, "C'est donc ça que tous les autres voient???".
Aucune couleur n'avait été aussi vive, aucun contour aussi net, aucun panneau indiquant une rue plus bas "17th street" aussi clair alors que je n'en déchifrait pas le quart avant de m'être avancée de bien trois quarts de la rue en question.

Bref, life is good, New York is pretty, and I can see!

Dans les mots de Tata Hoa, "J'ai des yeux de lynx, d'ailleurs à ce moment même je vous vois!"

Je vous vois...

mardi 3 février 2009

La Neige

148 Macon Street, 17h.

La neige ici reviens comme un démon pernicieux. Elle s'installe au cours d'une nuit, peut-être qu'une poignée d'heures nocturnes, pour ensuite envelopper la ville entière pendant une longue semaine. 

Jour après jour, vers 5h du matin on entend les pelles des concierges gratter la surface des trottoirs, toujours plus acharnés, dans l'espoir qu'après la poudre blanche délicieuse ne viendra pas une glace agréssive. Cinq, six jours plus tard, le givre ne fait plus qu'un avec le bitume. Les pieds glissent, les enfants se ruent sur les quelques derniers tas de neige empilés autour des troncs d'arbres congelés.

Après vient une pluie, à 4 ou 5°C. La ville oublie sa fourrure de ferret pour réveler ses couleurs asphaltes habituelles.

Mais, 7 jours passent et les nuages reviennent, blancs et grisonnants, prêts à lâcher le poids de leurs voyages maritimes sur nos têtes et nos cheveux, nous glacer les doigts et les pieds.

Plus blanche que l'été ne me permetterait, je descends le chèque pour le loyer de ce mois à Leroy, qui marche après marche, se prépare à déblayer le numéro 148 de Macon Street, pas un centimètre de plus, ni de moins.

pâtes alphabet, "Ces..."

Concours de circonstances,
Constellation accaparante-
Coeur concassé,
Coulis à la Genevoise,
Caramel beaucoup trop-
Croquant.

Complètement désoeuvrée,
Câche-coeur, oublions toutes les fleurs.

Constance: prénom de joie évitée,
Carmen: prénom d'amour ensorcelé,
Cassandre: prénom de malédiction,
Conjurée.